Comme chaque année à pareille époque, nous envoyons à nos Marraines, Parrains, Amies et Amis, des nouvelles circonstanciées de l’année écoulée sous la forme d’une Newsletter.
Que voici, pour la première fois, sur notre blog :
Enfants Népalais – Parrainages Scolaires
Nepali Children – School Sponsorships
Newsletter 2015 – 23ème année d’activité
Chères Marraines, chers Parrains, Chères Amies et chers Amis d’ENPS,
Le Népal en 2015
Deux types de séismes ont frappé le Népal en 2015, l’un naturel, l’autre d’ordre politico- économique. Les tremblements de terre d’avril et mai 2015 (avec de très nombreuses répliques jusqu’en été) ont gravement affecté tout le pays, et avant tout les régions au N, au NW et au NE de Kathmandu.Un autre séisme, dont nos médias ont peu parlé, a touché le Népal depuis septembre 2015. Suite à des différends politiques entre le gouvernement et des ethnies du S du pays, un blocus des frontières a entraîné l’arrêt de l’approvisionnement, par l’Inde, en essence, en gaz (notamment pour cuire) et en nombreux autres biens de première nécessité, comme des médicaments ou du matériel de reconstruction par exemple. Cela a provoqué des pénuries et d’innombrables problèmes au quotidien, entraînant un renchérissement important des produits devenus disponibles uniquement sur le marché noir. Tous les Népalais sont très affectés par cette situation www.enps.ch
mais, bien sûr, ce sont, encore une fois, les plus pauvres qui souffrent le plus.
ENPS en 2015
Judith, présidente d’ENPS, était à Kathmandu le 25 avril, jour du premier tremblement de terre. Cela a écourté son séjour et empêché des contacts prévus avec BABS (Buddha Academy Boarding School) et une partie des villages soutenus par ENPS. De BABS, des nouvelles inquiétantes nous sont parvenues sur des problèmes croissants de gestion de l’école-internat (voir ci-après). Cela a motivé un séjour au Népal effectué par Judith et Nicole, du 24 décembre 2015 au 8 janvier 2016.
Cette Newsletter est avant tout le reflet de ce dernier voyage dont les buts étaient:
I. Actualiser les nouvelles avec nos contacts villages et avec les étudiantes infirmières soutenues par ENPS
II. Eclaircir la situation actuelle de BABS
III. Faire le point sur les aides séismes, actuelles et futures.
I. Villages
Les écoles du Mustang, situées entre 2500m et 3500m, étant fermées entre mi-décembre et mi–février à cause du froid, nous avons pu rencontrer à Pokhara quelques enseignants, leurs étudiants qui préparent l’examen final (SLC) et les futures infirmières soutenues par ENPS.
Là, nous avons pu nous entretenir avec Durga D. Dhakal, qui collabore depuis de longues années avec ENPS en tant que personne de contact et de confiance. C’est lui qui facilite notre compréhension des traditions, règles et interactions népalaises, à la fois parce qu’il est un des leurs et parce qu’il est entièrement à l’aise avec la manière occidentale de penser et d’agir. Par son caractère engagé et enthousiaste, il joue un rôle crucial pour l’école Janabal de Marpha, qui profite depuis longtemps de ses qualités pédagogiques et humaines. Il est toujours disponible pour ENPS lorsqu’il s’agit de rétablir des contacts avec les autres écoles environnantes dont nous nous occupons.
En ce moment, nous pouvons assurer un excellent fonctionnement dans nos écoles du Mustang où notre soutien continue d’aller à des enfants provenant de conditions pauvres, parfois misérables : 52 élèves à Marpha, 43 à Tukuche, 15 à Syang, 10 à Jharkot, 9 à Chhairo, 5 à Chimang. Les feedbacks des responsables locaux – headmasters et comités scolaires – sont satisfaisants et constructifs. Parmi les élèves citées, trois jeunes femmes suivent actuellement des études d’infirmière à Pokhara.
Dans les trois cas, pouvoir faire une telle formation médicale représente une énorme chance, leurs parents ne pouvant en aucun cas assurer les coûts très élevés de ce type d’études. Parmi elles, Binita Pariyar et Sonika Hirachan sont, les deux, semi- orphelines, leurs mères travaillant comme simples paysannes.
II. BABS
L’école-internat a démarré en 1989 avec deux modestes bâtiments; 26 années plus tard, c’est devenu une institution remarquable accueillant actuellement 477 enfants, dont 74 sont soutenus par ENPS, 50 résidant à l’année et 24 externes, ou day pupils.
Ce développement est dû à l’implication et à la force de caractère du Directeur-fondateur, Dorje Namgyal Lama, qui a œuvré avec une vision claire et constante: accueillir des enfants démunis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion. Cela a permis d’établir des relations de grande confiance avec un nombre croissant de sponsors étrangers, dont ENPS fut l’un des premiers.
Après le décès de Dorje Namgyal, en 2012, des problèmes ont surgi entre l’équipe administrative et le Comité de gestion de l’école. Ces problèmes ont pris une dimension inquiétante en 2015, ce qui a poussé Judith et Nicole à aller discuter directement avec les différents acteurs sur place.
Ces contacts ont été très utiles pour mieux comprendre la situation. Les dates du séjour ont coïncidé avec des prises de décision imposées par le Ministère de l’Education visant, notamment, à évincer des membres corrompus du Comité de l’école.
Peu avant notre retour en Suisse, nous avons pu rencontrer le nouveau président du Comité de l’école; il nous inspire confiance et nous avons fixé un délai jusqu’en avril 2016 (= fin de l’année civile népalaise) pour obtenir des preuves que BABS s’engage sur la voie d’une réorganisation correcte, saine et durable.
Durant cette période difficile, ENPS a heureusement pu compter sur l’appui fiable des personnes qui s’occupent depuis longtemps des parrainages et du suivi des enfants; les nouvelles reçues dernièrement par les parrains-marraines de chaque élève en sont la preuve. Malgré tous ces soucis de gestion, nous avons pu constater, comme auparavant, que les élèves sont ouverts et souriants et continuent à être pris en charge de manière très satisfaisante.
III. Aides séismes
L’ampleur des séismes du printemps 2015 a créé un magnifique élan de générosité parmi les amis d’ENPS.
Des aides d’urgence ont ainsi pu être entreprises par des Népalais avec qui nous avons un contact direct et qui se sont démenés pour aider leurs villages ou des communautés où ils étaient déjà actifs.
Notre blog décrit en détail les actions menées jusqu’ici.
Citons quelques exemples réalisés grâce aux dons reçus:
– Damodar Pyakurel a apporté du matériel et de la nourriture de première nécessité dans son village de Tupche (au N de Trisuli), village détruit à 90%,
– Lakpa Thokra Tamang a permis la remise en route de l’école de Chilime (proche de la frontière chinoise) en acheminant bancs, tables et tableaux,
– Mohinee Maharjan et Geeta Shrestha ont fourni le matériel nécessaire à des abris d’urgence pour des coopératives de femmes travaillant la soie ainsi que du matériel pour construire des salles de classe provisoires dans deux écoles primaires près de Kathmandu,
Ces personnes nous ont fourni des devis et bilans financiers précis, ainsi que des photos de leurs actions.
Il est clair qu’après l’urgence, beaucoup de reconstructions doivent encore se faire sur le moyen terme. Ainsi, notre visite au Népal a permis de définir des objectifs dans le prolongement des premières actions (à Tupche et Chilime notamment), et de décider de l’attribution de nouvelles aides.
Par exemple, dans l’enceinte de l’orphelinat (terriblement endommagé) de Bal Mandir à Kathmandu, des salles de classes provisoires doivent maintenant être améliorées. Nous allons y contribuer grâce aux nombreux dons « séismes » que nous avons reçus.
Le Népal est hélas encore loin d’avoir pansé ses plaies, et l’action gouvernementale s’est avérée être d’une incapacité criante. Cela contraste avec les initiatives personnelles de nombreux Népalais qui sont, eux, capables d’une belle solidarité et d’un incroyable courage, gardant le sourire envers et contre tout.
Nous aimerions encore souligner que les voyages effectués au Népal ne sont jamais financés par les contributions aux écolages et au séisme. Un fonds spécial, alimenté par des donateurs dans ce but, a été créé pour couvrir les frais de transport, le reste des coûts des séjours étant couverts par les membres du comité qui effectuent les voyages. Mais de tels déplacements sont absolument nécessaires pour assurer le bon usage des parrainages et dons et nous espérons que cette Newsletter vous en ait apporté des reflets convaincants.
Veuillez recevoir, toutes et tous, nos remerciements les plus chaleureux pour votre confiance en notre action et pour votre générosité envers des jeunes pleins d’espoir.
MERCI de la fidélité de votre soutien !
IBAN : CH09 0078 8000 T165 4441 1
Pour le comité ENPS: Judith Rohner, présidente Nicole Galland, secrétaire